« Je pense que l’une des choses qui a fonctionné pour moi, c’est mon audace(…) Si je ressens quelque chose, je me lance à fond, et la vérité, c’est que j’ai eu beaucoup de chance, tout s’est bien passé pour moi et je ne me lasse pas. » De l’audace, il en a fallu au chef Javier Plascencia pour s’imposer comme l’un des grands artisans de la cuisine de Basse-Californie et une référence incontournable de la gastronomie mexicaine. Originaire de Tijuana, il a grandi entouré des odeurs de la pizzeria familiale et la rigueur transmise par son père. Aujourd’hui, il défend une cuisine locale, gourmande et respectueuse de l’environnement. Que ce soit dans son restaurant Animalón, étoilé Michelin, où il sert, sous un chêne bicentenaire, des plats du jardin et de la mer, ou à Mission 19 ouvert à Tijuana en 2011, le chef en est convaincu : « En dégustant un délicieux repas, composé d’ingrédients biologiques et locaux, le client comprendra concrètement que manger mieux est meilleur pour la communauté. » Même s’il est un entrepreneur occupé, Javier Plascencia collabore activement avec la municipalité de Tijuana sur des questions cruciales comme la nutrition scolaire et l’agriculture urbaine. Il est également fortement engagé dans l’association Tijuana Sin Hambre avec laquelle il collabore pour offrir des repas aux familles migrantes de Tijuana. « J’aime voir les visages et les expressions des familles. C’est ce que la cuisine représente pour moi : cuisiner pour rendre les gens heureux. »
Fondation
Tijuana sin Hambre
Née en avril 2020, au cœur de la pandémie de Covid, Tijuana sin Hambre est rapidement devenue un pilier dans la lutte contre la faim à Tijuana. Fondée par Maru Riqué et son mari Fausto Vargas, la fondation incarne l’esprit de solidarité et de résilience de la société mexicaine.
Avec plus de 3 500 repas distribués à 30 refuges à Tijuana — notamment aux sans-abri, mineurs non accompagnés, orphelinats et autres communautés vulnérables — la fondation lutte activement contre l’insécurité alimentaire, grâce au soutien et à l’engagement exceptionnels de plus de 2 500 bénévoles chaque année des deux côtés de la frontière.
« Pour moi, il est important de toujours se lever avec un but, et aujourd’hui, c’est un honneur et un privilège de pouvoir aider les gens lorsqu’ils traversent probablement le pire moment de leur vie », explique Maru Riqué.
Le chef du restaurant gastronomique Oryx de Tijuana, Ruffo Ibarra, est également profondément impliqué dans l’initiative : « Notre métier est de nourrir les gens, nous sommes dans le secteur des services et j’ai toujours ressenti que ma mission était de servir. La nourriture est l’un des outils du service. Cela a changé ma vie. »
Ces visions incarnent parfaitement l’esprit de Tijuana Sin Hambre : offrir non seulement de la nourriture, mais aussi de la dignité et de l’espoir à ceux qui en ont le plus besoin.
