« Nous rêvons d’un monde qui offre à chacun le droit de bien manger, et où tous les enfants ont accès à une éducation alimentaire saine, soutenable et savoureuse. » Le préambule du manifeste de l’École Comestible résume le but que s’est fixé l’association : éduquer les plus jeunes à l’alimentation et au goût, de la terre à l’assiette. Inspirée par le modèle américain de l’Edible Schoolyard d’Alice Waters, L’École Comestible a été fondée en 2019 par la journaliste culinaire Camille Labro qui explique : « Manger reste une des rares actions humaines qui sont obligatoires mais qui sont aussi un plaisir. Et ce qui me sidère – et me motive, finalement – c’est de voir que cet axe de nos vies est souvent mis au second plan, surtout en période de crise. » Avec plus de 20 000 enfants sensibilisés, 3 000 ateliers réalisés, 150 écoles impliquées et cinq potagers comestibles installés, l’association fait germer, dans toute la France, une nouvelle culture de l’alimentation. « La plupart des écoliers n’ont donc aucune idée de comment poussent les légumes ou de comment sont élevés les animaux… Et ne parlons même pas de comment sont transformés les matières premières pour en faire des aliments. La majorité n’a pas ou peu d’accès à la diversité alimentaire, aux goûts naturels, ni aux produits bruts et frais. Ils mangent bien trop souvent des produits ultra-transformés aussi coûteux pour leur santé que pour l’environnement » rapporte Mathilde Libourel, chargée de mission pour l’association. L’École Comestible mobilise une communauté de cuisiniers, agriculteurs, enseignants, parents et bénévoles dans des projets concrets, ateliers culinaires, potagers pédagogiques, amélioration de l’offre des cantines scolaires. De nombreux chefs, tel Olivier Roellinger, membre d’honneur, participent au mouvement. « Des chefs quittent leur cuisine pour se rendre à l’école. Non pas pour raconter leur métier aux enfants, mais pour leur montrer et pour les laisser cuisiner. » sourit Camille Labro. Une belle leçon d’espoir… et de goût.